Accompagner un enfant en crise
Accompagner les émotions et les crises des enfants… par où commencer ?
Peut-être par le fait qu’une émotion est une réaction physiologique à un stimuli extérieur. Vous ne pouvez pas contrôler vos émotions. Et les enfants que vous accompagnez encore moins… Elles arrivent et sont présentes… et c’est ainsi 🙂 L’émotion est une réponse de la partie limbique du cerveau qui travail de manière très rapide et qui réagit à une situation extérieure.
La réponse émotionnelle passe par des vecteurs chimiques et se place à l’intérieur du corps, par le biais par exemple de l’ocytocine qui est une hormone du bien-être ou le cortisol qui est une hormone du stress. La température du corps peut augmenter, le débit sanguin également, ainsi que la fréquence respiratoire.
Chaque adulte face à un enfant se doit d’être le cerveau préfrontal de l’enfant face à lui. C’est la partie du cerveau qui apprend à réguler l’émotion, analyser et mettre des mots sur ce qui se passe à l’intérieur du corps. Cette partie va peu à peu donner une réponse constructive face à une émotions. La partie prè-frontale est la partie la plus lente du cerveau.
Voici une info importante qui va vous aider à avoir de la patience face à un enfant en crise… le cerveau pré-frontal est à pleine maturité …(roulement de tambour !! ) 25 ans !!! 25 ans !!!
Je trouve que cette information nous rend plus compréhensifs face aux crises (qui des fois n’en finissent pas) des enfants ! N’attendez pas qu’un enfant de 3 – 4 – et même 12 ans puisse réguler de manière optimale et extraordinaire ses émotions !!
Vous êtes, VOUS ADULTE le cerveau pré-frontal de l’enfant qui est face à vous ! Vous vous devez de l’accompagner. Ce qui sur le long terme va permettre à l’enfant de le faire par lui-même (et aussi aux adultes… mais ça c’est un secret…)
Voici une petite recette à essayer pour accompagner au mieux un enfant en crise.
» Gérer en premier l’ÉMOTION (cerveau limbique : pas d’explication ou d’analyse !!) «
- Entourer l’enfant de toute l’empathie que vous pouvez, pas de jugement !
- DES CÂLINS, DES CÂLINS, DES CÂLINS !!!!
- Il est possible de contenir son corps pour l’aider à se calmer et le protéger de lui-même
- Penser aux neurones miroir, mettez-vous dans la même énergie que lui
- Je vois que tu es très triste / en colère / frustré /abattu (si l’enfant est en colère, prenez une haute énergie pour le dire et s’il est triste et déprimé, prenez une basse énergie)
- Une fois que votre enfant se calme :
« Reconnaître ce qui se passe et permettre à l’enfant de DÉVELOPPER SON VOCABULAIRE ÉMOTIONNEL (Cerveau prè-frontal) »
- Quand l’enfant se calme (et uniquement à ce moment là) (quoi que des fois verbaliser peut aussi l’aider à se calmer…) l’inviter à exprimer comment il se sent et la situation qui a provoqué l’émotion
- L’être humain n’a pas forcément besoin que tout se passe comme il le désire… mais a besoin que l’on reconnaisse ses envies et désirs (ah oui… tu aurais vraiment voulu jouer avec ce magnifique camion orange que Charles-Jeanne-Morgane a pris ?? C’est vrai il est tellement beau ! Qu’est-ce que tu aurais fait avec ? Une méga piste de course ? Comment énorme (vous voyez l’intention ??)
- Chercher avec lui une solution (Comment aurais-tu pu faire pour que cela se passe autrement ? Et on fait qui maintenant ?). Les enfants sont des créateurs et trouvent des solutions que vous n’auriez certainement pas imaginé… S’il ne trouve rien, suggérer plusieurs solutions et le laisser choisir.
C’est en expérimentant régulièrement ce type d’accompagnement que votre enfant pourra vivre ses émotions et exprimer ses besoins de plus en plus facilement. De plus, plus vous agissez vite, plus la crise sera courte, car une crise libère du cortisol dans notre corps qui est l’hormone du stress. Il faudra entre 20 minutes et une heure pour éliminer ces hormones de son sang…
Donc en résumé… des câlins, des câlins, des câlins, des câlins !