L’important c’est que vous alliez bien !
2 ans déjà… 2 ans que mon troisième enfant est né.
Ce petit bout d’être qui aujourd’hui rigole, me fait des blagues et fait du trapèze… est sorti par mon ventre il y a tout juste 2 ans.
Nous avions mon conjoint et moi, rêvé d’une naissance dans la douceur de notre maison. Nous avions rêvé et organisé deux mois de cocooning tous ensemble pour se découvrir et permettre à notre loulou d’entrer en douceur dans notre famille. La vie en a décidé autrement… je vous raconte ici un bout de notre aventure…
Mon premier fils est né dans une maison de naissance. 4 ans plus tard, ma fille est entrée dans notre vie dans le salon (bon j’embelli un peu… au bar de la cuisine en fait !) et j’avais naturellement imaginé une naissance pour mon troisième enfant à la maison. Je l’avais imaginé, j’en avais rêvé, j’en avais parlé autour de moi. J’étais convaincue (je le suis toujours) que la naissance à la maison était le mieux pour mes enfants. Elle offre un cocon, de l’intimité et un rythme adapté à la naissance d’un petit être humain. J’étais un peu dans une énergie de révolte face au système hospitalier qui propose à mon sens des naissances inadaptées au besoin des mères et des bébés.
« Cette naissance allait se passer dans notre cocon, en douceur, au rythme qui est juste pour moi et mon bébé »
Nous avions organisé avec mon conjoint la garde des enfants pendant la naissance. Nous avions un amie doula qui était de garde durant 6 semaines (3 semaine avant et après le terme). Son rôle était de s’occuper de mes 2 grands enfants qui seraient sur place pour voir la naissance de leur petit-e frère/sœur.
Le début de l’accouchement s’est passé comme je l’attendais. Je sentais que je suivais les mêmes étapes que lors des deux premiers. Je me suis régulièrement reposée, dans le bain, puis couchée sur mon lit (j’avais expérimenté beaucoup de fatigue pour la naissance de ma deuxième !!). Mes enfants m’ont laissée tranquille à ce moment, ce qui était indispensable pour que je rentre dans une bulle. Ils me faisaient des coucous de temps à autres. Dans ma chambre, les stores étaient fermées, la lumière était tamisée et agréable. A ce moment-là j’avais la nette impression que le travail se déroulait normalement, jusqu’au moment où j’ai eu envie de pousser et accompagner mon loulou à sortir.
En temps normal, dès que la tête du bébé est engagée, le bassins ne peut plus bouger en avant et en arrière… sauf que là… il bougeait librement. Ce qui voulait dire que la tête ne s’était pas engagée. Le travail a duré encore de nombreuses heures, à écouter ma sage-femme qui me faisait changer de positions mille fois (pour celle qui ont expérimenté… on n’a vraiment pas envie de changer de position une fois qu’on en a trouvé une qui va lors d’un accouchement ! J’ai essayé toutes les positions possibles et imaginables pour réussir à changer la position de mon bébé et essayer de le faire descendre. Couchée, accroupie, à 4 pattes, debout, sur les mains (ça c’est une blague bien sûr !).
« Nous avons choisi quelques heures après d’aller à la maternité la plus proche (20 minutes en voiture). A ce moment-là, je savais qu’une césarienne était incontournable. »
Je vous passe les détails du trajet à genoux sur la banquette arrière avec les secousses qui faisaient un mal de chien. A la maternité, j’ai été bien accueillie, j’ai ressenti beaucoup de respect dans le fait que je prévoyais un accouchement à la maison. Les sages-femmes et la médecin ont essayé de me faire continuer un moment par voie basse…elles se sont rendu à l’évidence…ça n’allait pas passer! S’en est suivi une naissance d’urgence par césarienne.
Quand l’équipe chirurgicale a sorti mon bébé de mon ventre, il est parti directement avec son papa et les médecins pour des contrôles. Plein de raisons faisaient que je n’ai pas pu lui faire un bec (un tout petit même, un mini… un riquiqui… Bref, ça c’est douloureux !). Je suis restée 5 heures sans le voir. J’étais en salle de réveil et la condition pour le voir était que je sente mes jambes suite à l’anesthésie. A ce moment dans ma tête, j’ai toute la théorie de l’attachement des bébés. Selon les recherches récentes, la première demi-heure et les 2-3 premières heures sont déterminantes dans la manière dont un être humain s’aura s’attacher en tant qu’adulte…
Lâcher prise Mélanie… Lâcher Prise !!!
L’équipe de la maternité a été adorable et m’ont apporté une photo de mon bébé, mais vous pouvez bien imaginer que, même si cette photo m’a beaucoup touchée, ce n’était quand même pas mon bébé !
« Je me suis retrouvée la première nuit seule dans ma chambre à la maternité, mon enfant en néonat et ma famille à 20 km de moi !. »
Ce qui a été le plus difficile, c’est de vivre ce sentiment d’éclatement de ma cellule familiale. Vivre cet éloignement physique était violent et douloureux. La deuxième chose la plus difficile à vivre a été la différence entre la naissance dont j’avais rêvé – un cocooning chaleureux, familial et proche – et la réalité – de la distance, de la solitude et un sentiment de froideur extrême.
« Dans les jours qui ont suivi, j’ai souvent entendu cette phrase : ce qui compte c’est que tu ailles bien et que ton enfant aussi ! »
Ça n’aide pas !!
Non, cela n’aide vraiment en rien !
Ce qui m’aurait aidé à ce à ce moment-là, c’est que l’on entende ma souffrance, ma déception et la manière violente dont je vivais cette situation. Ce qui m’aurait aidé, c’est de pouvoir hurler et pleurer ma douleur (d’ailleurs, elle suivra physiquement la douleur… je vous la raconterai dans un prochain article…)
Si j’écris cet article aujourd’hui, c’est déjà pour vous, toutes les mamans qui ont vécu cela. Vous dire que je comprends ! L’hôpital a sauvé ma vie et celle de mon fils (il avait le cordon enroulé 3x autour du cou… difficile de descendre avec cela..). Mais la blessure émotionnelle que cela a créée a mis du temps à cicatriser. J’ai envie d’écrire cet article depuis 2 ans… Voilà, il a fallu 2 ans de deuil et de reconstruction personnelle pour que je puisse en parler ouvertement et que je puisse partager cela avec vous.
Mon invitation est la suivante : Si un jour vous rencontrez une maman qui vient de vivre une césarienne non programmée…
« Ne lui parlez pas du fait que la césarienne lui a sauvé la vie… ne lui dite pas, ce qui compte c’est que tu ailles bien et que ton enfant aussi… »
Soyez là pour elle…
Soyez juste là… et écoutez !
Écoutez et accueillez ce qui est là.
- Comment elle se sent, comment elle vit la situation
- Demandez-lui ce dont elle a besoin
Vous l’aiderez tellement plus en lui disant que vous êtes là pour elle. Soyez présent, mais pas envahissant. Soyez empathiques, mais pas dramatique. Ecoutez ses besoins et créez ensuite. Cette attitude sera énormément plus utile que de lui dire : L’important, c’est que ton enfant et toi alliez bien !
Car vous ne pouvez pas savoir s’ils vont vraiment bien !
Si vous avez vécu une césarienne ou une naissance douloureuse… vous pouvez désactiver l’émotionnel qui y es rattaché !! Prenez un rdv avec moi pour une séance individuelle, nous travaillerons en PNL pour désancrer cela de votre cerveau !